Pour rappel, le programme de cette année est : Pouvoir eglise et société dans les royaumes de France, de Bourgogne et de Germanie de 888 aux premières années du XIIe...
Vaste programme s'il en est, il faut en voir les tenants et les aboutissants, et pour vous, au péril de ma vie, j'en ai dénichés quelques-uns, de ces tenants et aboutissants, sur le fameux forum du CAPES d'HG.
On remerciera Liliangel pour nous avoir fourni ceci :
"Je vous joint la première biblio ainsi que des précisions sur le sujet (bornes chrono ...), que les profs de Grenoble ont eu des membres du jury.
Voila bon courage à tous.
COMPRÉHENSION DE LA QUESTION → EXAMEN DES TERMES DU SUJET
• Bornes chronologiques :
-888 (mort de Charles le Gros) est un repère événementiel valide pour la Francie occidentale mais pas pour la Germanie où la continuité carolingienne est de mise, au moins jusqu’à Louis l’enfant.
-Début XIIe (v. 1110).
Pour l’empire on peut envisager 1111 (concile de Sutri qui marque l’échec des négociations entre l’empereur et le pape dans la querelle des investitures)
Pour Francie et Bourgogne, aucune date n’est vraiment pertinente.
Date est posée afin d’écarter du sujet les Cisterciens avec le renouvellement du monachisme et des nouvelles voies de la spiritualité (érémitisme). Elle est donc conçue comme réductrice.
-Bien avoir en tête aussi que la chronologie envisagée Xe-XIe n’est pas un regroupement pertinent dans l’historiographie en particulier française. Les études envisagent plutôt d’une part IXe-Xe avec un temps carolingien et son héritage et d’autre part XIe-XIIe.
• Le sujet est considéré par le jury comme une question d’histoire politique et institutionnelle. Il n’est pas une question d’histoire religieuse en soi. Les problèmes religieux (monachisme, réforme de l’Eglise…) sont à envisager en tant qu’éléments de la problématique globale du pouvoir, mais ils sont évidemment, dans ce cadre là, fondamentaux. En revanche, la vie religieuse (dévotion, spiritualité, pratiques, pèlerinages…) est exclue du sujet. Les applications sociales (seigneuries, mouvement communal..) sont à étudier en tant qu’éléments de compréhension des pouvoirs. Ex la seigneurie en tant qu’instrument de domination sur les populations.
C’est aussi un sujet d’histoire comparée qui permet de jauger des contrastes entre les Francies issues du démembrement de l’empire carolingien.
• L’intitulé donne à réfléchir sur plusieurs controverses historiographiques, notamment celle de la fameuse mutation de l’an mil, qui dixit le jury « devra être parfaitement connue des candidats ». Il n’est pas demandé aux candidats de prendre parti mais de connaître les implications historiographiques de ces débats dans l’écriture et la compréhension de l’histoire. L’historiographie contemporaine sur les diverses approches du lien social devra également être connue.
• Ultimes -et utiles- précisions du jury
-Hérésies, missions, pèlerinages sont en tant que tels hors du sujet.
-Le jury attend des candidats qu’ils maîtrisent la géographie du sujet. La cartographie historique est donc à bien connaître.
-le vocabulaire religieux mais aussi juridique et institutionnel fera l’objet d’un attention particulière. En ce sens les ouvrages d’histoire du droit et l’ « introduction au vocabulaire usuel du christianisme » de Jean Chélini (Paris, Pluriel, 1991, p. 15-34) seront d’une aide certaine.
-Les apports de l’archéologie devront être pris en compte (palais, châteaux, lieu de culte…), tout comme les œuvres d’art (enluminures, symboles du pouvoirs…).
BIBLIO:
- The New Cambridge Medieval History, t. 3 : c. 900-c. 1024, T. REUTER (éd.), Cambridge, 1999 ; t.4 : c. 1024-c. 1198, D. LUSCOMBE, J. RILEY-SMITH (éd.), 2 vol. Cambridge, 2004. [essentiel, seul ouvrage synthétique sur la question. =Anglais facile à lire]
- C-R. BRÜHL, Naissance de deux peuples. Français et Allemands (IXe-XIe s.), 1e éd. 1990, Paris, 1994. [Compte rendu de R. FOLZ, « France et Allemagne : genèse de deux peuples. À propos d’un ouvrage récent », Le Moyen Âge, 98, 1992, p. 85-90]
• Sur la Germanie
- M. PARISSE, Allemagne et Empire au Moyen Âge, Paris, 2002, p. 34, 44-102.
- F. RAPP, Le Saint-Empire germanique d’Otton le Grand à Charles Quint, Paris, 2000 (éd. Poche 2003).
- T. REUTER, Germany in the Early Middle Ages, c.800-1056, Londres/New York, 1991, p. 113-286.
Sur la Francie occidentale
- O. GUYOTJEANNIN, R. LE JAN, « 888-1060 », Histoire de France politique, t. 1 Le Moyen Âge. Le roi, l’Église, les grands, le peuple, Paris, 2002, p. 115-170.
- K-F. WERNER, Les origines. Avant l’an mil, Histoire de France, Paris, Fayard, 1984, chapitres 15 à 17.
- F. MENANT, H. MARTIN, B. MERDRIGNAC, M. CHAUVIN, Les Capétiens. Histoire et dictionnaire (987-1328), Paris, bouquins, 1999. [aborde tout le Xe s. en dépit de son titre]
• Sur les royaumes de Bourgogne, Provence et Bourgogne-Provence
- R. POUPARDIN, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933), Paris, 1901. [ouvrage ancien mais non encore remplacé]
ID., Le royaume de Bourgogne (888-1038), Paris, 1907. [ibidem]
- C. GUILLERE, J-M. POISSON, L. RIPART, C. DUCOURTHIAL (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008.
Pour les cartes:
- J. MAN, Atlas de l’an mil, Paris, Autrement, 2000.
- M. PARISSE (dir.), Atlas de la France de l’an mil, Paris, Picard, 1994.
Atlas d'histoire de l'église, J. MARTIN (dir. ), Fribourg, 1970 éd. française, 1987.
Westermanns atlas zur Weltgeschichte, II, Mittelalter, Berlin, 1956, nombreuses rééditions.
Voici le doc avec Frichtiweb, ce sera + facile à récuperer pour vous:
http://www.frichtiweb.com/files/1214827323medievale.doc "
En plus de ça, je conseille quelques articles sur Wikipedia, histoire de se (re)mettre en mémoire certains pans sur le sujet :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Moyen-Âge
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance_ottono-clunisienne
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Ottoniens
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_clunisien
Vaste programme s'il en est, il faut en voir les tenants et les aboutissants, et pour vous, au péril de ma vie, j'en ai dénichés quelques-uns, de ces tenants et aboutissants, sur le fameux forum du CAPES d'HG.
On remerciera Liliangel pour nous avoir fourni ceci :
"Je vous joint la première biblio ainsi que des précisions sur le sujet (bornes chrono ...), que les profs de Grenoble ont eu des membres du jury.
Voila bon courage à tous.
COMPRÉHENSION DE LA QUESTION → EXAMEN DES TERMES DU SUJET
• Bornes chronologiques :
-888 (mort de Charles le Gros) est un repère événementiel valide pour la Francie occidentale mais pas pour la Germanie où la continuité carolingienne est de mise, au moins jusqu’à Louis l’enfant.
-Début XIIe (v. 1110).
Pour l’empire on peut envisager 1111 (concile de Sutri qui marque l’échec des négociations entre l’empereur et le pape dans la querelle des investitures)
Pour Francie et Bourgogne, aucune date n’est vraiment pertinente.
Date est posée afin d’écarter du sujet les Cisterciens avec le renouvellement du monachisme et des nouvelles voies de la spiritualité (érémitisme). Elle est donc conçue comme réductrice.
-Bien avoir en tête aussi que la chronologie envisagée Xe-XIe n’est pas un regroupement pertinent dans l’historiographie en particulier française. Les études envisagent plutôt d’une part IXe-Xe avec un temps carolingien et son héritage et d’autre part XIe-XIIe.
• Le sujet est considéré par le jury comme une question d’histoire politique et institutionnelle. Il n’est pas une question d’histoire religieuse en soi. Les problèmes religieux (monachisme, réforme de l’Eglise…) sont à envisager en tant qu’éléments de la problématique globale du pouvoir, mais ils sont évidemment, dans ce cadre là, fondamentaux. En revanche, la vie religieuse (dévotion, spiritualité, pratiques, pèlerinages…) est exclue du sujet. Les applications sociales (seigneuries, mouvement communal..) sont à étudier en tant qu’éléments de compréhension des pouvoirs. Ex la seigneurie en tant qu’instrument de domination sur les populations.
C’est aussi un sujet d’histoire comparée qui permet de jauger des contrastes entre les Francies issues du démembrement de l’empire carolingien.
• L’intitulé donne à réfléchir sur plusieurs controverses historiographiques, notamment celle de la fameuse mutation de l’an mil, qui dixit le jury « devra être parfaitement connue des candidats ». Il n’est pas demandé aux candidats de prendre parti mais de connaître les implications historiographiques de ces débats dans l’écriture et la compréhension de l’histoire. L’historiographie contemporaine sur les diverses approches du lien social devra également être connue.
• Ultimes -et utiles- précisions du jury
-Hérésies, missions, pèlerinages sont en tant que tels hors du sujet.
-Le jury attend des candidats qu’ils maîtrisent la géographie du sujet. La cartographie historique est donc à bien connaître.
-le vocabulaire religieux mais aussi juridique et institutionnel fera l’objet d’un attention particulière. En ce sens les ouvrages d’histoire du droit et l’ « introduction au vocabulaire usuel du christianisme » de Jean Chélini (Paris, Pluriel, 1991, p. 15-34) seront d’une aide certaine.
-Les apports de l’archéologie devront être pris en compte (palais, châteaux, lieu de culte…), tout comme les œuvres d’art (enluminures, symboles du pouvoirs…).
BIBLIO:
- The New Cambridge Medieval History, t. 3 : c. 900-c. 1024, T. REUTER (éd.), Cambridge, 1999 ; t.4 : c. 1024-c. 1198, D. LUSCOMBE, J. RILEY-SMITH (éd.), 2 vol. Cambridge, 2004. [essentiel, seul ouvrage synthétique sur la question. =Anglais facile à lire]
- C-R. BRÜHL, Naissance de deux peuples. Français et Allemands (IXe-XIe s.), 1e éd. 1990, Paris, 1994. [Compte rendu de R. FOLZ, « France et Allemagne : genèse de deux peuples. À propos d’un ouvrage récent », Le Moyen Âge, 98, 1992, p. 85-90]
• Sur la Germanie
- M. PARISSE, Allemagne et Empire au Moyen Âge, Paris, 2002, p. 34, 44-102.
- F. RAPP, Le Saint-Empire germanique d’Otton le Grand à Charles Quint, Paris, 2000 (éd. Poche 2003).
- T. REUTER, Germany in the Early Middle Ages, c.800-1056, Londres/New York, 1991, p. 113-286.
Sur la Francie occidentale
- O. GUYOTJEANNIN, R. LE JAN, « 888-1060 », Histoire de France politique, t. 1 Le Moyen Âge. Le roi, l’Église, les grands, le peuple, Paris, 2002, p. 115-170.
- K-F. WERNER, Les origines. Avant l’an mil, Histoire de France, Paris, Fayard, 1984, chapitres 15 à 17.
- F. MENANT, H. MARTIN, B. MERDRIGNAC, M. CHAUVIN, Les Capétiens. Histoire et dictionnaire (987-1328), Paris, bouquins, 1999. [aborde tout le Xe s. en dépit de son titre]
• Sur les royaumes de Bourgogne, Provence et Bourgogne-Provence
- R. POUPARDIN, Le royaume de Provence sous les Carolingiens (855-933), Paris, 1901. [ouvrage ancien mais non encore remplacé]
ID., Le royaume de Bourgogne (888-1038), Paris, 1907. [ibidem]
- C. GUILLERE, J-M. POISSON, L. RIPART, C. DUCOURTHIAL (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008.
Pour les cartes:
- J. MAN, Atlas de l’an mil, Paris, Autrement, 2000.
- M. PARISSE (dir.), Atlas de la France de l’an mil, Paris, Picard, 1994.
Atlas d'histoire de l'église, J. MARTIN (dir. ), Fribourg, 1970 éd. française, 1987.
Westermanns atlas zur Weltgeschichte, II, Mittelalter, Berlin, 1956, nombreuses rééditions.
Voici le doc avec Frichtiweb, ce sera + facile à récuperer pour vous:
http://www.frichtiweb.com/files/1214827323medievale.doc "
En plus de ça, je conseille quelques articles sur Wikipedia, histoire de se (re)mettre en mémoire certains pans sur le sujet :
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Moyen-Âge
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance_ottono-clunisienne
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Ottoniens
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_clunisien
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